Salafistes : libérer ou ne pas libérer, là est la question.

Publié le par cide

On peut le dire maintenant, notre très démocratique opposition nationale est frêle. Surtout du moment que l'enjeu n'est plus la magistrature suprême. On a fini, d'ailleurs, par croire qu'elle rentre en hibernation hors période électorale. Et, à sa décharge, la société mauritanienne, cupide et commerçante, n'en aide en rien. Seulement a une réelle fébrilité, intrinsèque à sa composition fragile, elle ajoute une nouvelle mysticité, somme toute, digne d'une diseuse de bonne aventure chevronnée. Sa dernière sortie médiatique en est la parfaite preuve. En effet, dans son communiqué du 05 février, et après lecture minutieuse de la déclaration de la coordination de l'opposition, la question qui est sur toutes les lèvres est de quoi parlent-ils au juste? C'est quoi cet innommable danger qui nous guette? Et ce n'est pas parce que les dangers n'existent pas, mais tout simplement parce que ils sont divers et variés et, jusqu'à nouvel ordre, il n y a pas des raisons particulières interdisant de les nommer explicitement. Alors, jugeant à sa juste valeur le désarroi de nos compatriotes, je me suis mis à cette occulte occupation de déchiffrement. Une phrase particulière a attiré mon attention, je cite : "des politiques inappropriées, dictées par des forces extérieures uniquement soucieuses de leurs propres intérêts". Il y a de quoi faire taire l'oracle de Delphes, car en plus énigmatique tu meurs. Alors je me lance. Mes chèrs concitoyens, notre opposition fait, très timidement, allusion aux rumeurs colportées ici ou là stipulant que la motivation de base qui est à l'origine du dialogue avec les Salafistes en prison est la pression des européens, particulièrement la France, afin de libérer leurs otages au Mali. C'est, reconnaissons-le, plus clair ainsi. Seulement notre opposition semble ne pas être convaincue de l'inadéquation de telles mesures. Et elle a raison. Il y a de quoi faire débat. Car cette épineuse question mérite concertation. Épineuse car il est vrai que un État est d'abord une souverainté absolue sur un territoire, mais, il est vrai aussi que le dialogue est le début du compromis. Surtout que la victime première de nos Salafistes en prison est bien la France avec 4 de ses citoyens assassinés. Alors, si cette dernière demande la libération de ces assassins pour sauver la vie d'un autre citoyen en danger, imminent, de mort ; sa demande, si demande il y a , mérite incontestablement étude et réflexion. Elle est, certes, ni évidente, ni facile à prendre. Elle nécessite même un dialogue, si possible, élargi à des grandes franches des forces vives du pays, y compris bien évidement l'opposition, en vue de prendre une décision collégiale. Et, entre nous, et malgré que ce débat a déjà commencé, la question, elle, reste sans réponse pour le moment. En somme, cette question à la quelle le Mali vient de répondre par le négatif, la Mauritanie y est, parait-il, sommée de répondre maintenant et par l'affirmatif. Autrement dit : la question qui se pose au sujet de nos salafistes présumés est : libérer ou ne pas libérer?
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