L’embarras du choix

Publié le par Bien Faisant

Si  chaque réussite est l’échec d’autre chose, disait Prévert, le contraire est aussi vrai. Autrement dit, chaque échec est la réussite d’autre chose.  Et, fort heureusement,  le Général Aziz est suffisamment intelligent, ou bien conseillé, pour s’en apercevoir.  Conscient qu’il a raté, avec ses amis militaires, le processus démocratique qu’il a initié  le 03/05/2005, le général Aziz compte réussir, en récompense,  un autre grand projet national. Celui de la transparence financière et économique dans le Pays. Et, malheureusement, la tache est rude et le défi est de taille. Et pour cause, les Mauritaniens se sont habitués  à ce fléau néfaste.  Si le respect de la chose publique et la distribution équitable de la richesse font toujours défaut, même,  dans des pays avancés, le petit pays qui est la Mauritanie ne peut  avoir ce luxe. Car notre existence et notre unité nationale en dépendent.

Et, après deux décennies de gabegie et enrichissement illicite, les Mauritaniens ont fini par croire que derrière la chose publique il n’y a pas de protecteur. Qu’elle est à celui qui veut bien l’avoir. Cette culture s’est généralisée dans le Pays, comme le football au Brésil,  au point qu’elle représente le premier danger menaçant l’existence et la pérennité  de la Mauritanie. Le plus surprenant est que dans un Pays ou les trois quarts des  riches sont des usurpateurs notoires de biens publics, aucun détenu ne purge actuellement, en prison, une peine pour un crime ou délit en rapport avec les finances publiques.

 

Alors tout ca fait  qu’on ne peut que voire de bon œil la volonté du HCE d’ouvrir les grands dossiers de la corruption en Mauritanie et, si c’est possible, récupérer ce qui peut l’être. Tout en restant vigilant sur les manouvres de diversions que certains pensent pouvoir entreprendre pour régler leurs comptes avec leurs adversaires politiques.  Ce problème doit primer, en réalité, sur celui de la démocratie. Car pour avoir un état démocratique, il faut d’abord un état.

Et il n’y a pas d’état avec le saccage de la richesse nationale. 

En résumé, si j’ai à choisir entre une démocratie corruptible et un régime d’exception  respectueux  de la chose publique, mon choix est fait, il sera pour le second. Pas par amour de celui-ci, mais par haine de la première et mépris pour le vol et les voleurs de leur nation.

Un choix embarrassant, certes, mais la nécessite sinon qua non  de  redressement de la Mauritanie aide  pour livrer  de l’embarras du choix.

                                                                                               

 

 

                                                                                                                        

 

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