Eric Zemmour ou Caton le nouveau : il faut détruire la Mecque !

Publié le par Cide

Les forces obscures de la réaction destructrice ne sont pas tombées de la dernière pluie. Bien au contraire, elles sont vieilles comme l'histoire qui, telle l'ombre à la lumière, l'accompagnent inexorablement.

Et personne n'est dupe que derrière l’aversion affichée et assumée d'un mode de vie, d'une pensée ou d'une société il y a bien souvent d'autres intentions morbides moins avouables.

Que serait l'histoire de la Méditerranée sans l’obsession haineuse et criminelle de Caton l'ancien à l'encontre de Carthage ? Qui, à raison, put exclure que l'on unira les deux rives en paix et harmonie ? Qui, ne rêvant pas, peut l’espérer aujourd’hui ?

Car la ligne de démarcation civilisationnelle ne s'est pas fixée religieusement, ni géographiquement beaucoup moins culturellement. Elle s'est circonscrite parce que, cédant aux pulsions haineuses de Caton, Rome déclara Carthage Tabou (sacer), c’est-à-dire, vouée aux dieux infernaux. De ce fait, la rupture est consommée et désormais la réconciliation impossible. Depuis, les deux rives n'ont cessé de s’éloigner et s'exclure.

Que distingue alors cette dernière et néfaste guerre punique des deux autres qui l'ont précédée? La haine je suis tenté de dire car, en effet, la troisième guerre punique ne s’inscrivît pas dans une logique historique qui peut-être expliquée rationnellement.

Fruit d'un incessant matraquage idéologique belliqueux et passionnel, c'est un crime historique qui prend racine dans l’injonction génocidaire de Caton l'ancien qui, quelque soit le sujet débattu, finissait toujours ses discours par : Delenda est Carthago ; qui, en latin, signifie exactement : Il faut détruire Carthage ! C'est donc de la pure haine, mûrie, réfléchie et mise en pratique par une Rome sous influence avec toute la barbarie que l'on connaît. Et c'est la même haine que matraquent aujourd’hui en France ses condisciples de nos tristes temps modernes.

Ces derniers, experts en rabattage haineux de tous genres, sifflent tels de serpents à sonnette sur la tête d'une France en souffrance que l'ennemi est Musulman. Qu'il est son problème premier et qu'une Solution finale s'impose maintenant plus que jamais. Delenda est Carthago-Sur-Seine, en somme. Autrement dit,il faut détruire l'islam particulièrement celui de France, voilà ce que, sans retenu ni mesure, scandent aujourd’hui ces opportunistes aux dessins obscurs à chacune de leurs apparitions médiatiques devenues malheureusement fréquentes et répétitives.

Cet islam de France jugé incompatible avec les intérêts supérieurs d’Israël et la communauté juive française qui, alignée totalement sur l’intégrisme raciste de l’État hébreu, est actuellement le fer de lance de l’islamophobie et du racisme dans la patrie des Droits de l'Homme.

Et qu'il soit pour le malheureux identitaire Alain Finkielkraut, la polémiste névrosée Élisabeth Lévy ou pour ce faux nostalgique d'Eric Zemmour, c'est bien dans ce conflit-ci que les germes de cette haine ethnique prennent racines.

En fait ce trio propagandiste qui, à lui seul, s'est usurpé et d'une manière exclusive les valeurs françaises, s'en soucie en réalité comme d'une guigne.

En vérité son souci majeur est de jeter les bases solides d'une fracture identitaire et communautaire en France, afin de jeter sur la route de l'Alyah vers Israël le maximum de juifs hexagonaux en derniers cobaye de repeuplement des colonies palestiniennes dans lesquelles les Israéliens rechignent d'y installer et investir.

Seulement tout ce remue ménage à la sauce sioniste s’avère dangereux pour la France, tellement les circonstances sont particulièrement graves. Une crise multidimensionnelle, rendant tout le monde aux aguets par la peur démesurée des lendemains qui déchantent. C'est d'ailleurs grâce à cette peur, mère de toute les imprudences, que Zemmour distille son poison défiant la résistance immunitaire de la société française qui, jadis bien vacciné, tient encore. Jusqu’à quand ?

Quoi qu'il en soit, ce Caton nouveau a bien, lui aussi, ses pulsions meurtrières.

Qui, en toutes circonstances, martèlent matin, midi et soir. Et comme Caton l'ancien,il finit tous ses discours par Delenda est La Mecca.

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