Danger : La Garde de Fer revient!

Publié le par Cide

L’ennemi nous est souvent plus proche que l’on croit. Inutile donc de scruter l’horizon  avec des yeux attentifs pour l’apercevoir. Et  tout système génère son propre ennemi destructeur,  tel le corps humain qui crée  ses mortelles cellules cancéreuses.
Le régime démocratique ne déroge pas à cette règle.  Il est en effet d’une fragilité permanente qui nécessite son renforcement à tout instant.  
Ainsi , le vrai danger duquel la démocratie ne se  relève pas est bien ce cheval de Troie que constitue une élite inculte, corrompue et marchande.
Elite qui, malicieuse et entreprenante comme tout, arrivera toujours a se faufiler d’une manière ou d’une autre aux centres décisionnels du Pays.
Cependant, la voie des urnes a toujours fait partie des options d’accaparement du pouvoir. Et si étrange que cela peut l’être, la grande déconfiture de la Mauritanie que, jusqu’à présent, nous subissons toujours  ses méfaits n’a commencé qu’avec la pseudo démocratisation du pays, juste après la conférence de la Baule en France. Dès lors, des  hordes des paysans incultes et cupides  se sont ruées de leurs campagnes, hameaux et villages sur Nouakchott pour s’y adonner à  la  seule chose qu’ils savent faire : la marchandisation de l’Etat et de ses intérêts.
A leur décharge, ces frustes ne peuvent pas faire autrement. Les seules choses qu’ils comprennent  sont tribalisme, régionalisme et favoritisme ethnique.
Autant dire, qu’ils ont joué un rôle prépondérant dans l’enfoncement de notre projet d’
Etat en construction. En fait cette garde de fer fait parte de nos problèmes, plus que  leurs
solutions.
Certes, l’impérative démocratique exige, malheureusement,  de la dissocier au pouvoir, seulement la lucidité et l’expérience imposent, elles, de le faire avec modération et prudence.  Et pour cause, cette Garde de Fer se fout pas mal  de l’Etat, du Peuple ou  de la Nation. Sa vision est courte et obsessionnellement  troublée par des considérations d’autres natures, voire d’autre âges. Elle est prête à vendre le Pays tout entier qui, pour elle, est aussi étranger que la tribu voisine lui est ennemie.
D’ailleurs, c’est cette même Garde de Fer qui a causé  la perte des population  de l’Azawad et du Sahara occidental. Et ce, lorsque une élite éduquée et sédentarisée, représentée, elle,  par  le Président  Mokhtar Ould Daddah, est venue lui proposer un projet d’Etat fiable et pérenne. Les excuses que les membres de cette Garde ont opposé au romantique projet de l’Etat mauritanien de l’époque n’ont d’égal  dans leur stupidité que les tergiversations coupables de certains chef indiens américains troquant  leur terre  contre des bouteilles d’alcool de mauvaise qualité.  Un demi siècle  plus tard, l’histoire donne raison au Président  Mokhtar, tandis que les autres auront à faire valoir des arguments plus recevables que les précédents  devant le tribunal des hommes et, pis, devant celui de Dieu.
Quoi qu’il en soit, cette opposition de fait entre une élite éduquée et, souvent,  sédentarisée, bien initiée  aux valeurs  républicaines, au patriotisme et surtout  soucieuse de l’Etat mauritanien et de sa fragilité et une autre déboulant  de l’intérieur bien rodée, elle, au tribalisme, au régionalisme et qui pour elle le Pays tout entier  n’est qu’un grand magasin mis à sa disposition dans lequel elle peut tout accaparer  ou tout détruire tel  un éléphant dans un magasin de porcelaine ;    cette opposition, disais-je,  fut au cœur du fondement de l’Etat mauritanien et c’est uniquement de  son issue que l’avenir du pays se décidera. Aurons-nous   une Mauritanie moderne, titubant lentement mais certainement sur les chemins  du progrès et le droit, comme l’espère  un camps? Ou aurons-nous, comme conséquence directe des agissements de   l’autre camps,
 une Mauritanie des tribus, des régions ou d’ethnies, en  prélude d’un éclatement fratricide envisageable malheureusement à  tout instant?

En un mot, sur plus de cinquante  ans d’histoire en Mauritanie, une seule vérité  semble indéniable : aucun  progrès politique ou social de l’Etat de droit  n’a pu être obtenu qu’en repoussant dans ses retranchements les forces d’inertie  venant de l’intérieur.  Maintenant, et avec les élections qui s’annoncent, l’eternel  danger de la régression et  du népotisme s’annonce de nouveau avec cette redoutable Garde de Fer  qui revient.

Cide

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