Les impénétrables voies de l'Iran.

Publié le par cide

Ah, l'Iran! le méchant Iran ; s'offusquent, à tour de rôle, les convives de Pittsburgh. Comédie? Certes, mais comédie belliqueuse. Elle aura pour but de légitimer l'action militaire contre un pays qui refuse, toujours, de rejoindre ses voisins dans le grand harem occidental. Un pays qui sait se faire désirer. Se faire respecter. Une vieille nation, bien ancrée dans son histoire, sa géographie et, surtout, dans son bon droit. Et devant un tel adversaire tout homme averti ne se prémunit jamais assez. Le brillantissime général Sun Tsu ne dira pas le contraire. Et pour cause, les voies de l'Iran sont devenues, entre temps, impénétrables. De leurs envahisseurs, ils ont appris la leçon. Des Arabes et d'Alexandre le grand, ils ont, en effet, compris qu'il faut fermer ce dangereux passage qui est l'Irak. Et ils ont réussi dans cette entreprise. Dorénavant, tout envahisseur venant de la vallée de la Mésopotamie aura, d'abord, affaire à leurs milices et partisans avant même d'atteindre leur frontière.  Pour des telles circonstances, les Perses avaient, jadis, inventé le mercenariat militaire. Ils en usent pour déstabiliser leurs ennemis, avant d'affronter leur armée. C'est fut ainsi avec les Macédoniens, d'Alexandre le grand. Et c'est pour cela que le Khalife Omar ordonna à son Général Saad de marcher sans combattre jusqu'à mettre tous les Arabes à son dos, et, seulement à ce moment là, d'attaquer son ennemi. Par cette stratégie, Saad avait effectivement épargné à son armée les mercenaires et les partisans de l'empire perse qui pouvaient entraver la vitalité de ses hommes à la veille d'une bataille décisive, celle d'Alqadisiya. Depuis, les nationalistes perses, n'ont jamais pardonné au Khalife Omar cette clairvoyance. L'autre voie est, incontestablement, l'Afghanistan. C'est par là, en effet, que les Mongoles ont saccagé la Perse durant leur célèbre chevauchée meurtrière. Aujourd'hui, l'Afghanistan est sous le  contrôle de leurs partisans, l'alliance du nord. Sans parler de la possibilité de réarmer les Talibans leur permettant ainsi d'avoir le dernier mot sur les forces de l'Otan. Il reste, modernité oblige, la voie aérienne. Surtout face à un ennemi proche, Israël, doté, lui, de plus de 700 avions de combat. Si personne n'affirme ou infirme l'acquisition de l'Iran de fameux missiles balistiques russes S-300, tout laisse à penser que c'est chose faite. C'est, d'au moins, ce qu'on pense dans les chancelleries occidentales. Les efforts israéliens et occidentaux faisant pression sur la Russie pour renoncer à renforcer la défense balistique iranienne étaient, très probablement, vains. Le navire-cargo ukrainien, arctic sea, qui a été récupéré fin Juillet 2009 par la marine russe dans les eaux territoriales situant entre la Mauritanie et le Cap vert, après son détournement par les services secrets israéliens, acheminait, en effet, via l'Algérie, une livraison de ces missiles si craints par les aviateurs israéliens. Livraison qui n'était pas la première. Ce qui est sur, maintenant, c'est que les avions israéliens ne survoleront plus le ciel iranien avec assurance, comme ils ont l'habitude de faire, en Égypte, en Palestine ou au Liban. Reste une dernière, la voie maritime. Elle représente effectivement le talon d'Achille de la défense iranienne. Une défense conçue autour d'un affrontement avec Israël, faible, lui aussi, navalement. Par ses moyens maritimes, tout porte à croire que l’Iran pouvait pratiquer la guérilla navale à coup d’opérations commandos, comme il a fait en 2007, notamment pour intercepter les marins anglais. A en juger par ce qui précède, et contrairement à la Rome antique, aucune voie paisible ne mène à l'Iran.
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