Une chasse à rectifier
On aime mieux la chasse que la prise, affirmait Pascal. Et, depuis hier, les chasseurs des supplétifs parlementaires, en ont complètement persuadés. Le gibier qu’ils ont déniché n’est pas tout à fait étranger à cela. Il prouve, en tout, la solidité du front anti-putsch que tout autre chose. Et pour cause, cette prise parlementaire n’est pas à la hauteur des moyens, financiers et clientélistes, réservés à l’opération. La stature politique du gibier sonne faux avec le triomphalisme affiché, et crié sur tous les toits, par les chefs de la fronde. Le regard innocent de notre parlementaire, chassé, contraste terriblement avec la malice de ceux de ses chasseurs qui l’entourent. Leurs régionalismes respectifs, Rosso et Atar pour les uns et Barkeol pour l’autre, n’est, peut-être, pas étranger à cela, n’empêche que la mise en scène est révélatrice sur l’état d’esprit du camp putschiste. Un camp aux abois, perdu et jouant le tout pour le tout. Ce camp qui a mis son action putschiste sous le signe de la rectification sait maintenant, plus que jamais, ce qui lui reste à faire. Il s’agit, tout simplement, de commencer par rectifier sa manière de chasser.
Si tout semble sourire actuellement à notre camp chasseur, le grand poète Khayyâm les a déjà avertit : aujourd’hui, sur demain tu ne peux avoir prise. N’est-il pas si proche, le lendemain.