Musulmans de France : la ratonnade permanente.

Certes, cela manque d’originalité de dire que la France a un sérieux problème avec ses Musulmans. Il est en revanche de la perspicacité de dire que cette situation est rentrée dans une étape critique.

Tellement elle risque de déstabiliser la Nation. Et pas seulement en valeurs ou en principes. Pire, en quiétude.

En effet, le seul projet qui vaille actuellement en France et qui fait presque l’unanimité autour de lui est devenu la haine déclarée et assumée envers tout ce qui est musulman.

Femme, homme, enfant, pays, culture, langue ou tradition tout est désormais combattu ostentatoirement et sans complexe aucun.

C'est que les sorciers de l’arène politico-médiatique ont réussi par un coup de maître le détournement de toutes les prétendues valeurs françaises pour en faire le panoplie du guerrier par excellence dans un choc ethnique et religieux, décrété unilatéralement et appelé de tous leurs vœux.

De ce fait la laïcité, vidée de ses paradigmes d'origine, est devenue un simple bouclier repoussant les musulmans. La liberté d'expression, elle, synonyme d'outrage et humiliation envers leurs symboles. Égalité homme-femme, une parade d'exclusion des femmes musulmanes.

Une ratonnade de plus de toutes celles nombreuses que la France fait subir régulièrement à ses citoyens de confession musulmane. Cela dit, l'heure est grave. Et elle ne prête plus à ce vieux « péché mignon » bien français, le racisme contre les Arabes, les Noirs ou les Musulmans.

La vérité c'est que, face à l'exacerbation générale fortement ressentie aujourd’hui au sein de la société française, l’Élite libérale a fait le pari d'une guerre ethnique entre pauvres déclassés, jugée beaucoup moins risquée pour elle qu'une alliance des classes contre leur ennemi commun.

Les images de ces virils salariés d'Air-France défendant main dans la main leur droit sonnent en effet comme une alerte rouge d'un danger imminent. Depuis les agents de division et discorde entre population squattent, jour et nuit, les plateaux des télévisions et les studios des radios. Leur message est on ne peut plus explicite. Violence ? Oui, mais pas contre le Capital, propriétaire et parrain de tous les médias français.

Un jour, un croisé chrétien, sans gêne ni pudeur, Philippe De Villiers. Ensuite, un croise juif, bien que non circoncis, Alain Finkielkraut. Enfin, le croisé musulman, futur médaille Fields de la littérature francophone et méditerranée, Boualem Sansal.

Un bien abouti œcuménisme religieux et libéral, autour d'une croisade anti-musulmane. Ingénieux ! Quand le Capital veut, le Capital peut, en somme..

Lâchez-vous dira, enfin, la Licra, appelée en toute urgence à l'aide. Et en grande aiguilleuse de mouvements de foule, elle ramènera tout ce beau monde en extase là où chacun sait.

En tout cas les circonstances sociales et identitaires sont telles que les combats des rues sur un plan purement ethnique ou religieux sont devenus aujourd’hui plus que probables, voire inévitables.

Avec toute la gravité que cela représente pour le pays, son économie, sa stabilité et sa réputation.

Surtout que rien d’étonnant si les émeutes ethniques à l’américaine s'y produisent.

Le niveau de racisme en France envers les Musulmans, estimé quatre fois supérieur à celui qui vise les Noirs américains, en est en effet le fait probant ultime.

Quoiqu'il en soit, laisser aujourd’hui les tenants de discours haineux distiller leur venin est une pure folie. Tellement la coupe semble pleine, de partout et de tous.

N'importe quel fait divers, n'importe quelle parole ou n'importe quelle étincelle peut-être justement celle de trop qui la remplira déversant de ce fait un lot de ressentiment et d'aigreur longtemps enfouis derrière la bienséance citoyenne. Et bien malin est celui qui croit s'en sortir gagnant. En effet seuls ceux qui, déjà, n'ont rien, ne perdent rien.