Éthique islamique : la dernière supercherie bourgeoise.

Publié le par Cide

L'esprit bourgeois est distrait par essence. Comblé et farfelu, il peine souvent à saisir l'essentiel.

Pas de pain à manger s'exclama la foule parisienne affamée, qu'ils mangent donc de la brioche rétorqua la reine Marie-Antoinette. Le pire c'est que la bourgeoise fut de bonne foi. Autant dire l'ampleur de sa rupture avec la réalité.

Aujourd’hui, la condition humaine des millions des musulmans de par le monde est pire que celle des parisiens d’antan. Et pour cause, tous les vecteurs de domination se sont déchaînés simultanément et à l'improviste pour frapper en plein fouet les nations islamiques fragiles.

Et malgré la pauvreté et de la privation, il y a chez les musulmans du monde entier un refus catégorique de toutes sortes d'oppression qu'elle soit interne, dictatures politiques ou religieuses, ou externes, domination économique ou occupation.

En vérité la singularité de notre époque se révèle bien dans cette impérieuse nécessité de mener simultanément de front ces deux luttes d’émancipation. Bien-sur tout cela ne peut se faire sans l’édification d'une société au sein de la quelle le texte prime et le droit et la loi règnent.

Et c'est ici que la nouvelle supercherie bourgeoise se manifeste dans tous ses états. Car quand bien même que l'on sait tous que la morale est la valeur ajoutée de la loi et que l’éthique est un accomplissement de la morale, comment ose-t-on alors nous parler d’éthique dans des sociétés islamiques qui peinent encore à trouver leur loi, voire à fixer même sa nature ou de quel ordre sera-t-elle : divine ou temporelle ?

La vérité c'est que l’éthique est à la loi, ce qu'est l'ombre à la lumière : un second bien discipliné. Autrement dit trouver la loi et l’éthique, en intendance, suivra naturellement et simplement. L'inverse consiste à mettre la charrue avant les bœufs.

Pourtant c'est bien cette absence de loi qui est source de ce mal absolu qui rumine aujourd’hui les musulmans où qu'ils se trouvent. Dans leurs pays d'origine d'abord où le déni de droit et le mépris de la loi sont poussés à leur paroxysme.

Ensuite en Occident où la pratique de l'indigénat de jadis est de nouveau à l’œuvre par l’entremise de nouveaux Bachaga, toujours aux dents longues et à la moralité chancelante. Et bien que souvent partagés en loyauté entre les chancelleries étrangères et les services français, ils n'en demeurent pas moins prêts à cautionner toutes les entourloupes pernicieuses envers leurs compatriotes embastillés pour l'occasion musulmans, ou islam, de France .

Tant de signes somme toute édifiants quant à la centralité de la question légaliste dans les tristes conditions existentielles des millions des musulmans de par le monde.

En fait, face à l’ampleur des drames humains vécus de nos jours pour cause de déni de droits fondamentaux par les enfants palestiniens, syriens, irakiens, birmans, afghans, nigérians ou centrafricains, brasser de l’éthique islamique en échappatoire équivaut logiquement à conseiller la brioche comme nourriture de substitution à ceux qui ne trouvent même pas de pain.

Que signifie alors ce snobisme bourgeois de la réalité concrète ? C'est tout simplement que l'on a que le souci des obstacles dressés sur son chemin. Et celui de bon nombre d'intellectuels musulmans médiatisés a fini par croiser étrangement le tour opérateur de meilleure carte touristique mondiale avec en bonus ses hôtels 5 étoiles.

Quoi qu'il en soit un dur retour à la triste réalité vécue par leur coreligionnaire s'impose aujourd’hui plus que jamais, au risque de se perdre définitivement dans leur tour d'ivoire feutrée et élitiste.

Et ce retour est synonyme d'une meilleure appréciation du bon ordre des priorités et des urgences.

C'est uniquement, en somme, quand la loi est écrite, le droit rendu et les enfants, ramassés à la pelle sous les décombres de leurs maisons détruites, mis à terre, que l'on peut légitimement se mettre à l’éthique, à la brioche ou à toute autre viennoiserie délicieuse.

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