Marine Le Pen, l'argent qui venait du froid.

Publié le par Cide

Marine Le Pen a certainement du talent. Là n'est pas la question. Héritière, certes, mais héritière maline tout de même car bon nombre d’héritiers n'ont pas su conserver ou fructifier leur héritage. Contrairement à la dame qui en a fait plutôt, du moins jusqu'à présent, bon usage. D'exploit en exploit, elle a certainement le vent en poupe. Et pour quelque temps encore. Seulement son dernier exploit est à lui seul une victoire considérable qui mérite que l'on s'y attarde un peu. La nouvelle présidente du Front nationale, élue par le soviétique score de 100% , a réussi en effet là ou bon nombre de grands hommes ont échoué. Et pour cause, sa nouvelle donation russe fait jaser en France et même dans le monde.

Non seulement par son ampleur complètement absconse mais surtout par la suspicion qu'elle peut jeter sur la loyauté d'un parti, considéré temporairement, le premier de France, notamment envers un État étranger réputé très entreprenant sur la scène internationale, y compris en Europe.

Et ceci en une période les relations entre la France et la Fédération de la Russie ne vont que de mal en pis. Et ironiquement, venant d'un parti qui ne cesse de fustiger les relations commerciales entre la France et le Qatar, dont l'argent est du moins propre en plus qu'il n'a pas les moyens de nuisance de la Russie dont les bâtiments militaires sillonnent les eaux territoriales françaises depuis le refus de la France de lui livrer les navires mistral.

Poussant de ce fait les services français à saboter les outils électroniques de commandement et de navigation des navires par crainte que les Russes rejouent pour la France le mauvais coup des israéliens en 1969. Quand Israël par l’entremise de sa cinquième colonne subtilisa au nez et à la barbe des autorités françaises, dans des circonstances conflictuelles analogues, cinq frégates militaires dans le port de Cherbourg.

Quoi qu'il en soit cette soumission politique à un pays étranger, adversaire si ce n'est ennemi de la France, venant d'un parti qui se prétend patriote et souverainiste montre l’étendu de l'effritement idéologique de ses hurluberlus fantaisistes, irréguliers et complotistes chargés de sa politique étrangère.

Autant dire qu'il vient de commettre une monumentale bourde stratégique qui n'a pas fini de décrédibiliser son discours politique pour les années futures et surtout celui de sa Présidente, candidate naturelle à la magistrature suprême, quant à sa loyauté et sa solvabilité morale et financière. Bourde mortelle si ce n'est coup de grâce dans un éventuel débat de second tour, contre n'importe quel candidat de n'importe quel bord soit-il.

Cependant de vraies questions subsistent et restent du moins pour le moment sans réponses. C'est quoi par exemple les tenants et les aboutissants de cet accord financier ? A quel niveau il engage la France ? C'est quoi la contre partie française ?

Bien évidemment, personne n'est dupe. Tout un chacun comprendra aisément que la Russie n'a pas offert tant de largesse pour les beaux yeux de la Marine beaucoup moins pour la finesse de ses courbes. Loin s'en faut, d'abord, Vladimir Poutine est réputé de bon goût. En suite, il a les filles de l'Est a sa disposition, réputées, elles, belles, cultivées et intelligentes.

Raison de plus de penser que ce contrat est mystérieux et inquiétant, à l'instar d'ailleurs de tous ces accords liant la Russie à des partis d’Extrême droite dans d'autres pays européens.

En fait, ce qui est certain, c'est que Marine Le Pen a bien fourni quelque chose d'exorbitant pour obtenir ce que tous les alliés historiques de la défunte Union soviétique n'ont pas pu obtenir.

Car de Che Guevarra jusqu'à Milosevic en passant par Nasser et Castro, le reproche qui revient régulièrement c'est que les Russes sont très proches de leur sous.

C'est ce que dira Che Guevarra dans sa sortie légendaire durant son fameux discours d'Alger sommant les Soviets de traiter leurs alliés en ami et non en client. Sortie qui, par ailleurs, lui valut la mort renvoyé illico, par connivence avec Castro, sans passage possible par la Havane pour faire ses adieux à sa famille, dans une mission impossible et suicidaire en Bolivie de la quelle il ne retournera pas vivant.

C'est pour cela aussi que, dans une crise de nerfs peu diplomatique, l'ancien Président algérien Houari Boumediene, jeta à la face de Nikita Khrouchtchev un chèque de 200 millions dollars, une fortune de l’Époque, outré qu'il est par les tergiversations russes pour armer Nasser qui affrontait l’Amérique dans toute sa puissance, en embuscade derrière Israël, durant la guerre de six jours en 1967.

En fait cet exploit de Marine Le Pen revêt aujourd’hui une splendeur particulière en ces temps difficiles pour la Russie dans lesquels elle est en guerre ouverte avec le monde entier et surtout confrontée à une guerre économique imprévisible. Guerre menée en sourdine par les Saoudiens à coup de millions de barils de trop sur le marché pétrolier, décidés ainsi à se donner tous les moyens pour punir Poutine de ses alliances avec la Syrie et l'Iran, allant même jusqu'à lui diviser son budget annuel prochain par deux.

Cela étant dit ce que l'on peut affirmer aujourd’hui avec certitude c'est que Moscou a de nouveau en France un parti politique qui lui est complètement inféodé. Qui de surcroît, reconnaissant qu'il est, fait siennes toutes les revendications de la Russie sur la scène internationale.

Et le plus déconcertant dans cette liaison fatale est bien cet acquit de conscience envers Poutine, lui accordant tous ses vœux quitte à se mettre en rupture avec la légalité internationale comme en Crimée, en Ukraine ou en Syrie.

Et pour finir sur une note positive, il est incontestable que celui qui soutire l'argent aux Russes, ne trouvera aucune difficulté à renflouer les finances de la France une fois arrivé aux gouvernails. Tellement cela relève de l'exploit, reste seulement à savoir a quel prix ?

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article