Les nouveaux « barbares savants »

Publié le par Cide

Normalement, un barbare n'est pas savant. Ce fut ainsi, du moins, jusqu’à l’avènement de la technologie, la fille bâtarde de la science. Mais comme toute bâtarde, on l'a mariée rapidement au premier venu. Justement, il se trouve que ce premier venu est souvent un barbare.

Et ce n est pas la première fois que le dit barbare défie, armé de sa technologie, le droit, une conception qui, par définition, lui est toujours étrangère.

Souvenons nous de la première guerre mondiale quand la paysannerie français, chair à canon de la pseudo élite républicaine, et armée uniquement de son courage légendaire charge au blanc un ennemi allemand surarmé, lui, de sa science infuse.

Cette paysannerie longtemps bercée par l’idéal chevaleresque de la beauté d'une charge menée sabre au clair, dernier vestige encore restant d'une aristocratie qui ne manquait pas elle de panache, reconnaîtra vite à ses dépends l’étendu de dégâts que peuvent causer une mitrailleuse allemande, fut-elle dans les mains de plus vil et plus lâche des hommes.

D’où le sobriquet de « barbares savants » dont furent affublés jadis les allemands. Les français de l’époque, toujours enclins à tout théoriser, ont pensé la question comme un conflit entre le doit, le leur évidemment, et la science, celle des allemands.

D’où la fameuse prière militaire « notre Dame de paris, Laisserez-vous vaincre le droit par la science ?".

Aujourd’hui, un siècle jour pour jour après, ce problème se pose toujours. Et d'une manière encore plus pressante. Tellement les barbares sont devenus plus savants et les paysans plus courageux. En fait, la mitrailleuse s'est transformée en missile, le char en avion de combat, mais la fleur au bout du fusil est devenue l'olivier au bout de la pierre.

Pas de quoi rivaliser, en somme, avec ces nouveaux barbares, les pires qu'ils soient. Car contrairement aux Allemands héritiers d'une de plus redoutable tradition guerrière, ces derniers sont issus, eux, du seul peuple au monde qui, sur plus de 5000 ans d'histoire, n'a aucun idéal chevaleresque. Pas une seule figure historique qui peut-être considérée comme telle.

D'ailleurs, c'est ici que le problème s''exaspère davantage dans la mesure qu'entre des arabes, parmi les peuples les plus courageux et téméraires s'il en est, mais désarmés et objets des guerres fratricides, et des juifs, sans aucune tradition guerrière, mais surarmés et défendus par un occident doublement coupable- de massacre des juifs hier puis de celui des palestiniens aujourd’hui- les antinomies sont vivaces.

Et pour cause les uns ne se soumettront jamais, tandis que les autres vont tout dévoyer sans aucune restriction morale. Du protocole d'Hannibal à celui d'Attila en passant par l'apologie du génocide à celle du viol des femmes palestiniennes, les lois de la guerre, de l'occupation, du voisinage bref toutes les lois humaines se trouvent ainsi délibérément bafouées.

Dès lors, le massacre des femmes et enfants par milliers et par la technique la plus sophistiquée et la plus meurtrière, devient sans gènes ni hontes une pratique régulièrement appliquée et ce, au vu et au su du monde entier.

Pis, le refus d'affronter l'ennemi de face, désarmé dut-il, ne cache que trop mal une lâcheté connue et reconnue intrinsèque à ces barbares savants contemporains.

Barbares dont la science n'est pas seulement, comme pour les précédents, une option de commodité, mais bien au contraire une condition existentielle sans laquelle ils ne resteront pas une minute supplémentaire sur cette terre dont les ayants-droit réclament haut et fort leur dû.

En vérité, la question n'est plus, aujourd’hui, entre le droit et la science comme elle l'est entre la civilisation et la barbarie.

Cependant, ces Palestiniens trahis par tout, par leur ciel, leur mer, leurs voisins, leurs cousins arabes et musulmans tout comme par le mal nommé droit international ont heureusement deux alliés de choix.

A savoir une terre qui, du fond de ses entrailles, les étreint bien et un courage surhumain à tout-épreuve. Et les deux font que, prenant le monde entier pour témoin, le combattant palestinien plante ses pieds dans sa terre et, sa pierre à la main, fixe les barbares savants avec beaucoup de défi et mépris. Il crie non sans certitude lui, à l’égard de la mosquée d'Al Aqsa « il est impossible que tu laisses vaincre la civilisation par la barbarie ». Cette mosquée qui, dit-on, semble comme lui répondre :jamais.

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